Terme apparu au XIème siècle, du latin " Abbatia " (mot lui-même tenu de l'araméen " Abba " désignant le père). Grand monastère autonome juridiquement, dirigé par un abbé/une abbesse, et dénombrant au minimum douze moines. On y rentre généralement une fois adulte, mais jusqu'au XIIème siècle certains parents y plaçaient leurs enfants. Ces oblats, comme les novices, n'avaient pas encore fait leurs vœux définitifs. Le complexe architectural d'une abbaye est formé de divers bâtiments : église abbatiale, cloître, noviciat, maison de l'abbé, intendance, salle capitulaire, dortoir, cuisine, réfectoire, cellier, lavatorium, verger, cimetière, hôtellerie, zone artisanale, chauffoir, porterie (dès la fin du Moyen-âge), enceinte…Cette composition est variable suivant les différentes régions, les ordres et les structures.
Eglise d'une abbaye.
Du grec " abba " qui signifie le père, religieux qui dirige une abbaye. Il est élu à vie par les moines réunis en chapitre (excepté sous la commende, de 1516 à la Révolution). Il a le même rang que celui de l'évêque dans le clergé séculier.
Religieuse supérieure, placée par ses paires à la tête d'un monastère de femmes. Elle possède le droit de porter la crosse.
Terre affranchie de redevances et détachée d'un fief seigneurial. Son propriétaire est libre, et n'est pas nécessairement issu de grandes familles nobles. Cependant, à partir des Xème -XIème siècles, l'alleu paysan se rétrécit, en raison, entre autres, de la forte pression de l'aristocratie. Nombre de paysans libres remettent ainsi leurs terres aux mains de seigneurs, sous tenure. La tenure est une unité de culture, d'une superficie d'en moyenne dix ou vingt hectares, sur laquelle le paysan doit exercer des corvées et où le seigneur perçoit des revenus. Les manses pouvaient être occupées par plusieurs familles. Le paysan passe donc du statut de propriétaire à celui de locataire.
Personne qui possède un apanage, un domaine royal que le roi assignait à ses fils puînés ou à ses frères et qui faisait retour au domaine si son détenteur mourait sans héritier direct mâle.
Service d'Eglise rendu aux malades. Depuis le règne de Charlemagne, chaque monastère doit disposer d'un hôpital. Les devoirs de l'aumônerie sont prescrits par la règle du monastère. Les villes proposent également une assistance monastique par l'intermédiaire des aumôneries, d'abord destinées à soulager les pauvres, puis élargies à la fonction d'hôpital (Hôtel-Dieu).
Evêque administrant une province ecclésiastique (composée de plusieurs diocèses).
Jugement des délits de simple police, droit de mesurage (acte officiel d'enregistrement de la mesure et de sa taxe) et de bornage (définition juridique et matérielle des limites d'une propriété privée quand celle-ci est destinée à plusieurs propriétaires différents), prison à disposition.
Église de l'évêque, dotée d'un chapitre de chanoines (le " chapitre cathédral") chargés d'y célébrer le culte et réciter les heures. Monument emblématique de la ville, au chœur de la cité depuis l'antiquité tardive. Marque du pouvoir épiscopal dans le paysage.
Redevance fixe due annuellement au propriétaire d'une terre (en général le seigneur) ou d'un bien immobilier par le tenancier qui l'exploite ou l'occupe. Il peut être en nature ou en argent, mais il est de plus en plus demandé en argent entre le XIème et le XIIIème siècle. Le cens correspond également à tout un ensemble de droits.
Terre assujettie au cens.
Haute fonction ecclésiastique (mais la plus élevée des fonctions du " bas clergé "). Le chanoine, qui dépend de l'évêque, est en possession d'un canonicat. Sous Louis le Pieux, en 817, les clercs de la cathédrale doivent désormais adopter un mode de vie calqué sur celui des moines (pauvreté, vie commune, règle). Cette injonction est vite oubliée, mais est remise à l'ordre du jour au XIème siècle avec l'adoption de la règle de saint Augustin ou de coutumes s'en inspirant. On distingue ainsi à partir de cette période les chanoines réguliers et séculiers. La communauté de chanoines qui vivent auprès de l'évêque forme le chapitre cathédral. Il célèbre le culte et peut ponctuellement avoir la cure (il confie alors la charge à un vicaire). A la fin du Moyen Âge la plupart des chanoines sont séculiers, et ne vivent plus ensemble.
Personne qui chante dans les églises lors des offices religieux. Il peut être le maître de chœur.
Service d'intendance d'une abbaye.
Petite église qui ne forme pas une paroisse, car dépourvue de fonts baptismaux. De nombreuses chapelles appartenaient à des membres de l'aristocratie. Le nom peut aussi désigner l'une des parties intérieures d'une église, dans laquelle se déroulent des cérémonies distinctes, avec un autel propre.
Edifice religieux qui fut édifié comme faisant partie d’un ensemble de bâtiments définis comme ‘ château-fort ’ ou autre domaine castral.
Communauté de chanoines rattachée à une église cathédrale ou collégiale. La salle du chapitre ou salle capitulaire est un lieu de célébration de la règle monastique. Les moines ou chanoines s'y réunissent régulièrement pour faire des lectures et prendre toutes les décisions concernant la vie de la communauté (professions, admissions…).
Religieux fixé dans un monastère. Il dessert souvent un sous-prieuré et aide le prieur dans sa charge.
Droit de nommer le titulaire d'un bénéfice ecclésiastique.
Cathédrale qui dispose d'un collège de chanoines.
Tout accord ou traité signé entre l'Eglise et une entité politique (royaume ou pays).
Laïc adulte servant le monastère et les moines. Il peut avoir différentes fonctions au sein du monastère, suivant son profil : s'il n'a pas suivi de formation, il est affecté aux travaux manuels, dans le cas contraire il est chargé de taches administratives. Bien qu'il soit comptabilisé comme moine au sein de l'établissement, il loge dans les communs, séparé des autres moines. Contrairement à ces derniers, il a le droit de porter la barbe et est exclu des célébrations liturgiques.
Système dans lequel l'abbé n'est pas élu par les moines, mais est extérieur à la communauté et est nommé par le pouvoir royal. Ce système a surtout été généralisé à l'époque moderne, à partir du XVIème siècle.
Titre féodal doublé d'un fief et son origine semble être « comitor », à savoir haut vassal tenu d'accompagner le comte. Au Moyen-Âge, il est classé devant tous les autres seigneurs.
Etablissement regroupant des religieuses vivant en communauté selon la règle de leur ordre ou maison de religieux mendiants (Franciscains, Dominicains..).
Du latin " curatus ", qui détient une cure, " cura " qui signifie le soin ; le curé se doit donc d'être à l'écoute des fidèles de sa paroisse.
Le curé primitif a les droits de la cure et dispose d'un vicaire
Celui qui avait le droit de lever la dîme ecclésiastique dans une paroisse.
Contribution du clergé et des monarchies, imposée par le pape pour financer la croisade. " decima " signifie aussi " dîme ", c'est-à-dire le dixième du revenu net d'un bénéfice. A partir du XIVème siècle, la décime devient quasi annuelle, bien qu'elle ne soit plus employée pour la préparation de la croisade. C'est une taxe exceptionnelle car le clergé est habituellement exempté d'impôt. En réalité le but était, pour le roi, de combattre l'exemption ecclésiastique et de contrôler le clergé.
Un plateau de pâturages.
Prélèvement systématisé sous Charlemagne. Les habitants d'une paroisse doivent participer à l'entretien du prêtre et de l'église en donnant environ un dixième des récoltes.
Redevance qu'on doit au Seigneur en argent, blé, plume ou volaille, ou de deux de ces trois choses.
Droit que l'on payait au seigneur pour cuire son pain au four banal ou pour le cuire chez soi.
Prélèvement seigneurial arbitraire, défini par la coutume.
Du grec Ekklesia " assemblée du peuple ". On distingue l'Eglise (avec une majuscule = la communauté des croyants et l'institution cléricale), du bâtiment (dès le IIIème siècle), l'église (sans majuscule) dans lequel se réunissent l'ensemble des croyants pour célébrer le culte catholique. Deux entités sont spécifiées à l'intérieur même de l'Eglise : le clergé séculier (qui vit dans le siècle) et le clergé régulier (qui suit une règle).
Dignitaire ecclésiastique influent, placé à la tête d'un diocèse (circonscription). A l'époque carolingienne, les évêques sont désignés par le roi. Dés le Xème siècle, la charge d'évêque va se transmettre par le lien familial et à partir du XIIème siècle, l'évêque, alors pivot de l'organisation ecclésiastique, provient du clergé régulier ou du chapitre cathédral. Il reste cependant toujours issu de l'élite sociale et intellectuelle.
Relatif à l'évêque.
Privilège d'un établissement religieux d'échapper à la juridiction épiscopale. Développée dés la fin du Xème siècle, l'exemption est un moyen de lutter contre l'influence des évêques, nommés par des laïcs notamment.
Mot apparu dès le XIème siècle, transcrit auparavant par le terme " bénéfice ". Dotation de terre(s) et de droit(s) sur les hommes, faite par le seigneur à un vassal. Un fief est héréditaire si la cérémonie est renouvelée.
Habilitation à arbitrer les conflits dans la seigneurie, droit de condamner à toutes les peines.
Rite de vassalité, d'homme à homme, qui suppose des relations privées féodales. La vassalité, mise au point dès l'époque carolingienne, structure la société aristocratique (pyramide hiérarchique). L'hommage est un pacte de non-agression, établi entre un vassal et son seigneur. Il régit les devoirs du vassal : conseil, participation à la justice seigneuriale, aide militaire, aide juridique, etc. A l'inverse, l'hommage réclame aussi le contre-don : le vassal reçoit un fief (terre ou rente). Quand un vassal tient des fiefs de deux seigneurs différents, on parle alors d'hommage lige (préférence pour l'un des seigneurs).
Saltus (opposé à l'ager), terres non cultivées, qui dominent aux environs de l'An Mil (forêt, marécages, friches, landes…). Un équilibre entre le saltus et l'ager est progressivement élaboré à partir du XIème siècle.
Privilège du roi de rattacher un établissement ecclésiastique à l'autorité centrale, très utilisé sous les carolingiens. L'administration et la juridiction de la structure sont donc soustraites au pouvoir du comte. Paradoxalement cette méthode a renforcé l'emprise de l'aristocratie sur les biens d'Eglise.
Un abbé ou un prieur ecclésiastique/laïque perçoit les revenus de l'abbaye. S'il s'agit d'un ecclésiastique, il peut aussi exercer une certaine juridiction. Si l'abbé (alors abbé commendataire ou commanditaire) est séculier, le pouvoir spirituel est confié au prieur (second de l'abbé).Un bénéfice en commende est en dépôt, en garde.
Taxe, en argent ou en nature, prélevée lors des foires (une fois par an, le jour de la fête du saint patron) et marchés. Le marché local a toujours existé, mais s'est considérablement développé au XIIème siècle avec l'impulsion de l'économie villageoise. Avec les foires, la consommation dépasse les frontières des régions. Les produits phares sont le vin, le sel, le bétail et les textiles.
Droit saisi par un seigneur à l'occasion d'un changement de propriétaire, si celui-ci ne s'inscrit pas dans une transmission par héritage en ligne directe.
Travailleurs n'ayant que la force de leurs bras à louer.
Biens fonciers attribués à des religieux
Mense abbatiale = revenus de l'abbaye
Mense conventuelle = revenus du couvent qui appartiennent à la communauté
Mense presbytérale = revenus du presbytère
Mense prieurale = portion des revenus réservée au prieur
De " monos ", seul face à Dieu. A l'origine les moines sont laïcs, puis ils vont être ordonnés dès le Xème siècle. Spécialisés dans la prière pour les morts, pratiquée en commun et encadrée par la liturgie, les moines sont les garants du salut collectif. Ce sont des médiateurs avec Dieu et des spécialistes de la mémoire, car ils sont maîtres de l'écrit. Leur vie quotidienne est partagée entre le travail, la prière, l'ascèse, et parfois le jeûne.
Maison dans laquelle des religieux vivent en communauté, selon la règle de leur ordre. Les moines y mènent une vie à l'écart du monde.
Religieuse retirée dans un monastère avec d'autres femmes. Même origine étymologique que le mot moine, du grec " monos ", seul. Célibat, pauvreté, obéissance, travail manuel, lecture commune (" lectio divina "), prière personnelle.
Moine en formation. Il suit son éducation, souvent séparé des autres moines.
Du latin oblatus « offert » et oblatio « don »). C’est un laïc qui est donné ou se donne à un monastère qui l'accueille pour lui permettre de vivre certains aspects de la vie et de la spiritualité monastique.
Service militaire de quarante jours. Longue campagne, à ne pas confondre avec la chevauchée, de deux jours seulement. La participation à l'ost se développe dés le Xème siècle. Rôle du développement de la cavalerie. Tout noble, dans le cadre de la vassalité et des réseaux de fidélité, doit partir à la guerre.
Ou paréage, coseigneurie. Association entre deux seigneurs, habituellement entre un laïc et un ecclésiastique. Le laïc apporte la terre et le droit de ban (pouvoir -de haute justice- de régler les affaires publiques, de gérer les installations communes et de bannir les criminels) ; l'homme d'Église fournit un financement et un réseau. L'extension des terroirs et l'augmentation de la population représentent un intérêt économique certain pour ces protagonistes (rente foncière et coutumes).
Fonction du bas clergé. Souvent d'origine roturière et paysanne, le prêtre vit au contact du peuple chrétien. Il applique les principaux sacrements, perçoit la dîme, joue un rôle social, etc.
Supérieur de la communauté des chanoines.
Du latin " prior ", moine chargé de l'administration d'un prieuré (dépendance monastique). Il est nommé par l'abbé.
Religieuse supérieure, détenant l'autorité après l'abbesse dans un établissement de moniales.
Maison religieuse, de grandeur variable, dépendante d'une abbaye. Compte tenu de la distance qui sépare parfois l'abbaye du prieuré, un prieur y est nommé responsable. Le territoire possédé par le prieuré est exploité pour subvenir aux besoins de la vie en communauté. La perception de ces bénéfices a souvent donné lieu à des conflits (la commende notamment). Ces annexes sont habitées par les moines de trois à dix mois par an, voir toute l'année, et attirent elles-mêmes de la population. Dans ce cas, les moines font office de curés, même si cela les éloigne de leur vocation initiale. Cette situation a eu pour conséquence de nombreux débats et mouvements contestataires.
Personne percevant les bénéfices des revenus du prieuré, sans détenir de pouvoir sur les religieux.
Au Moyen Âge, dignitaire du monastère ou du chapitre canonial chargé de veiller sur les objets et ornements liturgiques (le " trésor " de l'église).
Assemblée des prêtres d'un diocèse autour de l'évêque.
Clerc aidant ou remplaçant le titulaire d'un office, en général le curé d'une paroisse (on parle alors de vicaire paroissial).